Le comportement addictif se développe de plus en plus dans nos sociétés modernes tournées vers le plaisir et le mieux-être. L’addiction peut se décliner de diverses manières : alcool, tabac, drogue, médicaments, achat effréné, jeu pathologique, sexualité compulsive, Internet, réseaux sociaux et jeux vidéo… Pour accompagner et soigner ces dépendances, il est important d’abord de concevoir l’addiction comme une forme de souffrance voire de grande détresse.

Qu’est-ce-que l’addiction ?

L’addiction, définie par l’auteur américain Goodman*, « est une condition selon laquelle un comportement susceptible de donner du plaisir et de soulager des affects pénibles est utilisé d’une manière qui donne lieu à deux symptômes clés : échec répété de contrôler ce comportement et poursuite de ce comportement malgré ses conséquences négatives. »

A quel moment peut-on dire qu’une personne est addictive ?

Une personne est considérée comme addictive dès lors qu’elle est concernée par les 6 grands critères suivants :
a- Etre dans l’impossibilité de résister à l’impulsion de s’engager dans le comportement.
b- Etre sous tension croissante avant d’initier le comportement.
c- Ressentir du plaisir ou soulagement au moment de l’action.
d- Avoir une perte du contrôle en débutant le comportement.
e- Répondre positivement à au moins cinq des propositions suivantes : 1/Avoir une préoccupation fréquente liée au comportement ou à l’activité qui prépare à celui-ci. 2/ Avoir un engagement plus intense ou plus long que prévu dans le comportement. 3/ Faire des efforts répétés pour réduire ou arrêter. 4/ Passer un temps considérable à réaliser le comportement. 5/ Avoir réduit le nombre de ses activités sociales, professionnelles, familiales du fait de ce comportement. 6/ Etre empêché par ce comportement addictif de remplir des obligations sociales, familiales, professionnelles. 7/ Poursuivre ce comportement malgré les problèmes sociaux. 8/ Avoir une accoutumance au produit ou à l’objet de l’addiction 9/ Etre agité ou se sentir déstabilisé si la réalisation de ce comportement est impossible.
f- Avoir un comportement addictif durant plus d’un mois ou de façon répétée sur une longue période.
* En référence aux critères de Goodman repris et complétés dans les travaux récents sur l’addiction (Shaffer et coll., 1999; Maddux et Desmond, 2000 ; Petry, 2006 ; Potenza, 2006 ; West, 2006)

Comprendre l’addiction

La relation que la personne entretient avec sa « drogue » est dépendante de facteurs biologiques, socioculturels, psychologiques et réflexes. Il est possible de distinguer quatre formes d’addictions : sociale, pharmacologique, psychologique et comportementale. L’importance de chacune varie selon le produit consommé ou le comportement et selon le sujet.

Les addictions, le plaisir et la loi

Il est utile aussi d’aider la personne à comprendre ce qu’elle attribue au contrôle de soi ou au contraire à l’éventuelle valorisation de l’état de plaisir, de satisfaction extrême lié à l’addiction. Quelle est la place de la loi, des règles sociales et de leurs transgressions pour la personne dans le comportement addictif ?

Les résistances au changement

Il est important d’accompagner le sujet dans son processus de résistances au changement : peur des conséquences du sevrage, manque de confiance dans sa capacité à changer, difficulté à se représenter une vie sans l’addiction, travail sur le deuil de l’addiction, reconstruction de l’identité, déconditionnement pour réussir à dire « non » à l’addiction, etc.

La prévention du comportement addictif

La prévention du comportement addictif est un acte de santé responsable envers soi-même et les proches notamment les jeunes. Pour cela, il s’agit de placer l’éducation, l’information, la connaissance de soi au premier plan dans le but d’accroitre l’estime de soi, la confiance en soi et l’autonomie.

Le choix du traitement

Les thérapies comportementalistes et cognitives s’inscrivent parfaitement dans la prise en charge des conduites addictives. Elles ont confirmé leur efficacité en matière d’aide au sevrage, à la réduction de la consommation jusqu’au maintien de l’abstinence. Le partage des outils et méthodes employés par le praticien avec le patient concerné est un élément important de l’alliance thérapeutique. Ce qui favorise l’implication du sujet dans la démarche de soins.
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